Apprendre à perdre, c’est apprendre à gagner!
En réponse à l’article de Pascale : Mauvais perdant!
Quand on dit que l’enfant apprend par le jeu, eh bien c’est le cas même en perdant!
L’enfant apprend par le jeu
J’aime beaucoup les jeux de société, car ils permettent une foule d’apprentissages autant pour les enfants que pour les parents qui y participent ou qui observent. As-tu déjà eu l’occasion d’observer ta pitchounette en pleine action avec son papa ou une autre personne (adulte ou enfant)? Si oui, tu l’auras probablement vue sous un jour nouveau. Peut-être même qu’en jouant avec elle à une de vos fameuses parties de Croque-Carotte, tu as découvert des nouveaux aspects de sa personnalité, de son tempérament.
J’ai envie de te dire, chère Pascale, qu’être mauvais perdant, et bien c’est malheureusement naturel. Tout simplement parce que c’est beaucoup plus amusant de gagner!
Le jeu de société, moteur de la créativité et du dépassement personnel
Le sentiment de la victoire est tellement agréable à ressentir et c’est pour cela qu’on recherche cette victoire et qu’on craint constamment de perdre. C’est d’ailleurs grâce à cette crainte que nous nous mobilisons et développons, tout au long de notre vie, des stratégies adaptées à différentes situations, pour résoudre différentes problématiques, pour créer, innover!
Il est donc essentiel de perdre pour apprendre que le fait de perdre nous amène à trouver comment gagner. Comme le disait Confucius: « La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute ». Ou encore ce proverbe arabe-à-tendance-agricole: » Qui ne se plante jamais n’a aucune chance de pousser ». « L’échec est l’épice qui donne la saveur au succès ». C’est Truman Capote qui l’a dit. Et beaucoup d’autres l’ont dit à leur façon…
L’empathie
Cela dit, la tristesse de ta fille lorsqu’elle ne gagne pas à un jeu est bien réelle! Et l’importance est énorme de la considérer comme telle. En lui démontrant que tu la comprends dans son chagrin, tu lui enseignes l’empathie. Et cet apprentissage est, selon moi, le plus important!
Je fais effectivement partie de celles qui sont en faveur de l’enseignement de l’empathie dans les milieux éducatifs, car je suis plus que convaincue que cette qualité amène chaque individu et chaque société à être meilleurs.
En démontrant ton empathie à ta fille, tu ouvres une porte pour un échange dans le respect. Et au cours de cet échange, tu pourras aborder la notion des émotions, de la gradation des émotions. Pour mettre une image sur mon propos, voici ce que ma si chère maman m’a répété d’innombrables fois: « Sur l’échelle de la catastrophe, comment est-ce important? » Il vous restera alors à établir votre propre « échelle de la catastrophe ». Même si elle n’a pas gagné, elle sera capable de se souvenir d’un moment agréable dans le jeu, d’un bon coup de sa part, d’une bonne décision, etc. et elle sera capable d’atténuer son chagrin en ajoutant à l’événement malheureux des morceaux de joie partagés avec toi. Tu auras l’occasion de lui rappeler qu’elle gagne probablement plus souvent qu’à son tour et elle sera capable de t’écouter.
Choisir le bon jeu
Il y a tellement de jeux de société pour enfant qu’il est facile de s’y perdre. Je te suggère fortement de suivre les indications du fabriquant quand à l’âge recommandé, car les défis proposés à travers les différents jeux sont effectivement très souvent correspondants à l’âge indiqué. Lorsqu’on joue avec nos enfants, on veut qu’ils soient capables de réussir. À ce moment-là, perdre ne signifie donc pas ne pas être capable. Comme je le répète si souvent dans mon métier, nous devons proposer des défis à la hauteur de l’enfant. La réussite augmentera son sentiment de compétence et l’amènera à persévérer pour relever les prochains défis qui lui seront proposés. Mais sur le chemin de la réussite, il y aura assurément des obstacles.
J’ai bien rigolé quand tu as parlé du jeu de mémoire! Moi aussi, mes enfants ont toujours été meilleurs que moi à ce jeu! Est-ce que c’est parce que nous avons la caboche trop pleine de préoccupations comparativement à eux qui sont intensément dans le moment présent? Sais pas…on vérifiera toutes les deux une bonne fois!
La gestion des émotions et la collaboration
La gestion des émotions est un apprentissage colossal. Plus on a d’occasions de s’exercer jeune, plus notre coffre à outils d’adulte sera diversifié, utile et efficace. Reconnaître et nommer ses émotions, retarder la gratification, gérer la frustration, etc. sont des compétences qui s’acquièrent avec du temps et de l’accompagnement bienveillant.
Plus l’enfant est petit, plus j’ai tendance à opter pour des jeux qui ont une grande part de hasard et dans lesquels tous les joueurs sont gagnants. Ces types de jeux nous permettent d’explorer les notions de collaboration et de coopération.
La compétition n’est pas totalement à rejeter dans les jeux, mais il faut être prudent. Mais ça c’est moi, j’ai toujours préféré les valeurs qui unissent plutôt que celles qui divisent.
Pour être honnête avec toi, quand je joue à la mémoire avec mes enfants, j’ai vraiment beaucoup de difficulté à ne pas dévoiler la place de la carte recherchée si je la connais même si ce n’est pas mon tour. Hi Hi!!
Le jeu de société contribue au développement global harmonieux de l’enfant. Voici quelques aspects des différentes dimensions qui sont travaillés lorsque vous vous amusez à un jeu de société.
- Développement affectif: gestion des émotions, empathie, affirmer sa personnalité, gratification différée
- Développement social: attendre son tour, persévérer, collaborer
- Développement cognitif: raisonnement stratégique, différentes connaissances
- Développement langagier: communiquer avec les autres joueurs et nouveau vocabulaire
- Développement moteur: ça dépend des jeux!
Je ne sais pas pour toi, mais moi j’ai hâte à la première tempête de neige! Après le premier igloo construit en famille, nous rentrerons, enfilerons nos bas de laine et nos pantalons mous et passerons les heures suivantes bien au chaud à jouer à nos jeux de société préférés!!
Elyse xx
Élyse Gagnon-Pelletier
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J’adore l’image de l’échelle de catastrophe! Merci Elyse!