Le Québec est mûr pour un réseau équitable
Par Elyse Gagnon Pelletier pour l’AGNSI
En réaction ou plutôt en appui au texte de Pierre-Yves McSween La bulle financière des CPE paru dans La Presse du 8 février, l’AGNSI (Association des Garderies Non Subventionnées en Installation) souhaite apporter sa contribution et ainsi mettre en lumière la réalité de l’ensemble du réseau des services de garde au Québec.
Pour revenir sur les propos de l’auteur de ce billet, il ne fait aucun doute que toutes les garderies sont effectivement privées. Ce n’est pas souvent qu’on présente ainsi notre réalité à la population québécoise mais cet aspect nous permet de saisir les différents enjeux de ce système à l’intérieur duquel il y a tant de débats. D’ailleurs, nous nous demandons toujours pourquoi ces débats existent puisque dans les faits, la mission est commune. Tous les acteurs du réseau s’entendent effectivement pour dire que notre mission est d’offrir un service éducatif d’une grande qualité permettant aux enfants de 0 à 5 ans de développer leur plein potentiel en soutenant toutes les dimensions de leur personne soit les dimensions motrices, langagières, cognitives, sociales et affectives.
Nous nous intéressons également à la gouvernance du réseau puisqu’à notre connaissance, c’est la première fois qu’on ose médiatiquement remettre en question le mode de gestion des CPE qui, dans les fais, sont dirigés par des employés salariés placés sous la responsabilité de conseils d’administration composés majoritairement de parents utilisateurs. Ramenons seulement ces deux éléments (salariés + parents) et permettons-nous de nous poser des questions sur l’efficacité et l’objectivité de la démarche.
L’AGNSI porte fièrement son slogan ensemble travaillons main dans la main et souhaite ardemment qu’une solution constructive soit discutée et appliquée pour définir le mode de financement équitable des différents services de garde en installation. Notre système est en déséquilibre de puis trop longtemps puisque les remboursements anticipés accordés aux familles qui choisissent les garderies privées non subventionnées n’ont pas été ajustés depuis 2010. Sans le rehaussement de ces remboursements, que nous souhaitons éminemment, les familles de la classe moyenne en demeureront désavantagées. Et encore plus désavantagées si elles ont plus d’un enfant. Il nous semble qu’après plus de 20 ans d’existence, nous (le réseau des services de garde) sommes mûrs pour trouver cette solution qui permettra à toutes les familles du Québec, mieux ou moins bien nanties, d’avoir le choix du service de garde qui correspondra à leurs valeurs et à leurs conditions familiales sans égard au coût qu’il comporte. Cela a été longuement discuté lors de la Commission sur la qualité des services éducatifs à l’enfance lancée en octobre 2016 et les objectifs de cette commission sont clairs. Le Québec cherche LA solution pour amener une équité des services éducatifs au niveau de la qualité, de l’accessibilité et du choix pour chaque famille, pour chaque enfant. Admettons que nous parvenions à définir ce que coûte une journée en service de garde pour un enfant et que nous accordions ce montant pour chaque place disponible, nous pourrions alors tous travailler dans le même sens, c’est-à-dire avec les mêmes moyens.
Nous sommes tous d’accord pour dire que le gouvernement doit poursuivre sa mission éducative et continuer de participer au financement des installations qui accueillent, éveillent et éduquent notre richesse première, nos tout-petits. Que l’installation s’appelle CPE ou garderie, que le montant du gouvernement alloué par enfant soit versé directement dans le portefeuille du service de garde ou dans celui du parent, le budget annuel de chaque installation devrait être au prorata du nombre d’enfants et chaque équipe de gestion serait responsable de son efficacité et de son équilibre budgétaire. La définition de ce montant devra tenir compte des salaires (décents) du personnel éducateur incluant les éducatrices spécialisées, de la direction, du personnel de cuisine, des coûts reliés à l’alimentation, au matériel pédagogique, à l’entretien du bâtiment, etc. Car la question se pose actuellement : Comment se fait-il qu’une garderie non subventionnée arrive à rentabiliser son entreprise avec presque la moitié du budget d’un CPE tout en respectant les mêmes critères de santé, de sécurité et de qualité?
Une des prémices qui guident nos actions éducatives est que l’enfant est unique. Et nous ne trouverons plus jamais personne pour la contredire. Allons dans le même sens et consolidons notre magnifique réseau composé d’une alléchante variété de milieux éducatifs proposant des projets éducatifs riches et audacieux répondant aux besoins de chaque individu, de chaque famille.
Favorisons l’épanouissement de nos enfants, de nos familles et de notre société et ensemble travaillons main dans la main!
Élyse Gagnon-Pelletier
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