Comment gérer les peurs chez les enfants (la réponse d’Elyse)
Les cauchemars, les peurs, ouf… Tout un sujet!
Je le trouve tellement important parce que je pense que la façon dont on sera accompagnés dans nos peurs à la petite enfance aura un grand impact sur nos peurs d’adulte ou plutôt, sur la façon de les gérer. Et tout le monde a peur de quelque chose, han!
La peur, c’est même naturel et vital! La peur a permis à notre espèce de survivre et de traverser les temps. Mais je ne me lancerai pas dans ce type de discours anthropologique, même si j’adore parler de ce genre de trucs devant un café!
Il est important de dissocier les peurs des cauchemars. Les peurs prennent naissance dans l’imagination des enfants et sont souvent en lien avec ce qu’ils ont vécu, ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont entendu. L’imagination fertile de l’enfant transforme donc leur compréhension de la réalité.
Même si l’imagination y joue aussi un rôle, les cauchemars sont, quant à eux, une manière inconsciente d’évacuer les angoisses du quotidien. Certaines peurs peuvent survenir suite à des cauchemars.
Ce n’est jamais agréable de voir que nos enfants ont des peurs parce qu’on a mal pour eux… On est comme ça les parents, on ne veut pas que nos enfants souffrent et c’est normal! Mais on peut se rassurer sur un point : c’est l’imagination qui est le moteur des peurs. Donc, si nos amours ont des peurs, eh bien ils ont de l’imagination! Si je continue à m’amuser, je dirais que l’imagination est à son tour un des moteurs de la créativité. Et qui dit créativité dit capable de trouver des solutions! Si je reviens à l’imaginaire, ce dernier est un outil à développer pour amener nos cocos à « résoudre » leurs peurs.
Par le dessin, le jeu de rôle, la manipulation de pâte à modeler, les jeux de marionnettes ou autres, l’enfant peut arriver à extérioriser ses peurs et ainsi mettre les bases d’un échange avec l’adulte et ce dernier saura mieux comment guider son enfant.
Pour les petits trucs, je pourrais te citer tout ce qu’on ne devrait pas faire, mais comme je préfère aborder les choses positivement, je vais plutôt pointer ce qu’il faut adopter comme attitude pour accompagner nos trésors afin qu’ils puissent mieux gérer leurs grosses méchantes peurs! Dimitri Haikin présente très clairement les 10 attitudes à préconiser pour aider l’enfant à surmonter ses peurs. On procède de la même façon pour les cauchemars, car tout est lié; les peurs peuvent créer des cauchemars et parfois, ce sont les cauchemars qui génèrent de nouvelles peur!
- Le respect
Chaque enfant doit sentir qu’il a le droit d’avoir peur et de s’exprimer là-dessus!
- La présence affectueuse
On doit se montrer réceptifs; ça permet à l’enfant d’atténuer l’intensité de sa peur.
- L’écoute
On ne cherche pas à rassurer à tout prix. On invite plutôt notre enfant à la parole et à s’exprimer. Une peur peut en cacher une autre et elle peut se déplacer ailleurs et créer de véritables phobies! Une peur des araignées ne veut pas nécessairement dire que ce sont les araignées, le problème, mais bien autre chose…
- La reconnaissance empathique
On rejoint l’enfant dans sa peur. On met des mots sur ce qu’il vit. Ce que Françoise Dolto appelait : « mettre ses sous-titres à l’enfant ».
- L’expression de la peur sous toutes ses formes
On lui donne des moyens d’exprimer ses peurs par différents médias : le jeu, le dessin, la peinture, les marionnettes…
- Les réponses rationnelles aux questions
On donne des informations rationnelles à notre petit; il ignore certaines choses susceptibles de démystifier ses craintes et il a besoin de notre savoir, notre expérience d’adulte. Par exemple, si l’enfant a peur des monstres, on a le droit de lui dire que ce sont des créatures imaginaires qui n’existent que dans les histoires, à la télé…
- L’appel aux compétences intérieures de l’enfant
Notre coco peut trouver lui-même des solutions pour vaincre ses peurs! Chanter une chanson rassurante quand le besoin se fait sentir en est un exemple!
- Le récit de nos propres expériences
On parle de nos peurs à nous pour expliquer certaines choses, mais seulement après avoir demandé à l’enfant de trouver une solution par lui-même.
- Le souvenir des peurs vaincues
Le rappel de comment notre enfant a dépassé telle ou telle situation qui l’effrayait par le passé peut lui insuffler de la confiance pour faire face à une nouvelle peur!
- La reconnaissance objective de ses propres limites
Parfois, il faut accepter que l’enfant ne soit pas prêt à surmonter une peur (peur de sauter dans l’eau, par exemple). C’est lui montrer qu’il faut se respecter et respecter ses limites personnelles!
Aussi, Pascale, comme ta puce est à fond dans la peur des bibittes, je te laisse un article de Naître et Grandir. Il y a un paragraphe entier sur la peur des insectes avec des trucs bien concrets!
Je te partage aussi quelques idées de lecture à faire avec ta puce. Ça lui fera du bien de voir que d’autres enfants(les personnages des livres) ont aussi des peurs et qu’ils arrivent à les surmonter. Voici trois titres que nous avons ici, chez Hibouge et Bilingo :
Les conclusions de ces histoires présentent des pistes de solutions comme celles que j’ai citées plus haut. Il est très utile d’utiliser la littérature jeunesse, car les livres sont des outils merveilleux. Avec les formulations simples et les belles illustrations, c’est accessibles pour les tout-petits!
Et, lire un livre sur les peurs tout collé contre maman ou papa c’est plutôt sécurisant non?
Élyse Gagnon-Pelletier
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