La réponse d’Elyse (ou comment parler des étrangers avec nos enfants…)
Très chère pascale,
Le sujet que tu as abordé la semaine dernière fait en effet partie des préoccupations de plusieurs parents. La question que je me pose toujours par rapport aux enfants et aux étrangers est la suivante : comment mettre un cadre et informer nos enfants sur la sécurité sans toutefois les freiner dans le développement de leur autonomie.
Nos mises en garde et nos conseils sont trop souvent le reflet de nos peurs qui correspondent à notre conception du monde. Ce que je veux dire c’est qu’en tant qu’adulte, nous avons une bonne idée des beaux et des moins beaux côtés de notre société, ce qui n’est pas le cas de nos enfants…Et c’est tant mieux !
Je crois sincèrement que nos tout-petits ont le droit de grandir dans un monde qu’ils croient d’abord bon et avenant. Je pense aussi qu’ils ne sont pas prêts à être confrontés aux dures réalités de la violence, de la misère, de la corruption, de la guerre, etc. Je suis plutôt de celles qui estiment que la petite enfance est LE temps de la vie que nous devons privilégier pour enseigner toutes les bonnes valeurs morales qui leur permettront de mieux comprendre ce monde dans lequel ils vivent, de développer leur esprit critique afin de pouvoir s’y intégrer et être des agents de soutien et de changement. Quand ils seront plus grands, on ajustera, mais chaque chose en son temps !
Ouf, c’est un peu idéaliste, mon affaire, mais j’y crois ! N’est-ce pas cette confiance en l’humain qui nous permet de continuer à vouloir améliorer notre environnement, notre monde ?
Pour donner un exemple précis, je dois dire que je suis inconfortable avec l’idée que nos tout-petits se retrouvent devant l’écran de la télévision qui distribue impunément des images de guerre, d’attentat, de génocide…
Cependant, je ne crois pas non plus qu’ils doivent grandir dans l’ignorance et qu’il ne faut pas les aider à s’outiller pour se protéger des éléments dérangeants, des gens qui ne sont pas toujours bienveillants. Il y a des moyens qui s’offrent à nous, sans qu’on ait à nécessairement tout expliquer ou à révéler des détails qui risquent de les perturber inutilement. Il suffit simplement de respecter où sont rendus nos enfants dans leur développement, de ne pas aller plus loin que ce qu’ils sont prêts à entendre. Vous allez sûrement me dire : « Mais comment on fait pour savoir ce qu’il faut dire ou ne pas dire ? » Ne vous inquiétez pas, on y arrive !
Pour revenir au sujet qui nous intéresse (comment un enfant peut-il définir ce qu’est un étranger ?), d’après ce que j’observe, une personne n’est plus un étranger dans la mesure où ce sera la deuxième fois qu’il sera en contact avec un enfant. C’est pour cela que j’aime beaucoup l’idée d’enseigner à nos amours des règles de sécurité claires et précises.
Comme celle qui nous dicte d’écouter notre petite voix intérieure. Personnellement, je ne l’ai pas toujours écoutée, je ne me suis pas toujours fait confiance. Je me suis d’ailleurs mise quelquefois dans le pétrin, voire même dans des situations dangereuses. Heureusement, d’autres situations m’ont permis d’expérimenter l’inverse et j’ai appris, avec la plus grande joie, que je possédais, moi aussi, cet instinct qui pouvait me sauver la vie. Nous pouvons enseigner toutes sortes de règles, installer de multiples limites, faire preuve de la meilleure supervision, mais rien ne vaudra l’assurance de pouvoir faire confiance à sa petite voix intérieure. C’est ce que je dis à mes enfants. Je ne serai jamais en mesure de prévoir toutes les situations et d’anticiper tous les contextes. C’est la raison pour laquelle je leur répète que leur petite voix intérieure se manifestera s’ils sont hésitants, s’ils se retrouvent dans une situation inconfortable…
Je suis bien consciente que ce principe de base doit être soutenue par d’autres mesures plus concrètes et faciles à mettre en place. C’est pourquoi je vous fais un petit résumé de quelques ressources que vous pourrez facilement consulter sur le web.
Le Conseil Canadien de la Sécurité propose aux parents de jouer à « que faire si… » avec leurs enfants. Que faire si on se perd dans un centre d’achats ? Que faire si quelqu’un nous propose de monter dans sa voiture ? D’aller chez lui ? De le suivre en quelque part ? Les deux derniers scénarios s’adressent aux enfants plus vieux susceptibles d’être seuls en train de jouer, alors que le premier peut être abordé dès que l’enfant est en mesure de comprendre une consigne.
Par ailleurs avec nos tout-petits, le ton à adopter et le vocabulaire à utiliser jouent pour beaucoup dans la manière d’interagir afin de ne pas trop les effrayer. Je vous invite à consulter le tableau de cet article sur le site de Radio-Canada pour en savoir un peu plus.
Aussi, j’aime beaucoup la grande variété de documents offerts sur le site du Réseau Enfant-Retour. On nous donne d’ailleurs une réponse aux questions posées précédemment. En plus de parler de cette fameuse petite voix intérieure (l’instinct), on précise qu’il faut enseigner à nos enfants le droit de dire NON à un adulte si la situation le rend mal à l’aise ou s’il se sent en danger. Encore une fois, c’est quelque chose de très facile à aborder, même avec des enfants d’âge préscolaire.
Idem pour les limites personnelles à identifier et à respecter. Ce que ça veut dire, c’est que même tout-petit, le fait de laisser à votre enfant la possibilité de refuser un contact physique tel qu’un bisou ou un câlin peut déjà être un pas dans la bonne direction. Cela lui apprend à délimiter son espace à lui, à s’y fier et, plus tard, il sera moins susceptible de demeurer passif en cas d’abus…
On peut également dire à notre enfant que si un adulte le prend dans ses bras dans un endroit public, on doit crier très fort : « Ce n’est pas ma mère ! »ou : « Ce n’est pas mon père » ! Rien de mieux que de s’exercer à la maison à crier pour savoir ce que veut dire « très fort » !
La règle des « trois pas de géant » est aussi chouette, car on propose aux enfants de garder à peu près cette distance si une voiture s’arrête et que le conducteur semble vouloir lui poser une question.
Quant aux « prédateurs » qui rôdent sur le net, je vous invite à consulter directement le site du gouvernement du Canada. Mais on peut d’abord commencer par expliquer aux enfants qu’on ne doit jamais donner son adresse ou autres renseignements personnels du genre à quelqu’un. On peut ajouter qu’il est très facile de camoufler sa véritable identité lors de ce genre d’échanges et qu’on ne doit pas croire tout ce que la personne nous raconte…
Voilà, il y a tant à dire, mais vous pouvez poursuivre votre quête d’infos en ciblant davantage les sujets qui vous intéressent !
Et puis, en ce qui concerne la 2e partie de ta lettre, à savoir à quel âge nos petits cocos peuvent rester seuls à la maison, je pense qu’on pourra en jaser une prochaine fois, question de donner au sujet l’espace qu’il mérite !
Au plaisir de te lire bientôt,
Elyse
Élyse Gagnon-Pelletier
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