L’alimentation des tout-petits : astuces et stratégies gagnantes!
C’est vrai que c’est plutôt drôle que le mois de la nutrition soit juste avant le long congé de Pâques, ces 4 jours où nous vivons des rassemblements familiaux aux accents de plaisirs gourmands et aux parfums de sirop d’érable! Mais, je le répète : les petits excès de chocolat, de tire d’érable et de jambon ne sont pas contre-indiqués et n’interviennent pas dans la mise en place de saines habitudes alimentaires! Au contraire, ils contribuent à augmenter la notion de plaisir relié aux moments des repas.
Cette semaine, j’ai envie de vous partager d’autres astuces qui pourront vous guider et vous inspirer dans l’instauration de votre routine à la maison.Je constate qu’un des soucis les plus communs chez les parents, c’est la quantité de nourriture ingérée à chaque repas! Comme mère/père, on veut que notre coco mange assez pour se développer convenablement. Et trop souvent, on tombe dans le piège d’éviter de resservir des aliments qui n’ont pas été appréciés suffisamment, car on se sent coupable que notre enfant n’ai pas assez mangé. Évidemment, nous devons respecter l’évolution de chaque enfant en ce qui a trait à l’appréciation des différents goûts et des différentes textures. Cela est aussi une question de phases développementales. Mais il faut faire attention à ne pas confondre goût et nouveauté.
Développement des goûts et besoin de choisir
À titre d’exemple, chez Hibouge et Bilingo, on sert une fois par mois la moussaka grecque accompagnée d’une salade grecque. Vous ne me croirez peut-être pas, mais ce plat est devenu l’un des favoris de nos amours! La moussaka est un met à base d’aubergines grillées. Je vous le concède, les trois, quatre premières fois, les aubergines ont été minutieusement triées par les enfants. Mais, sans insister, ils ont commencé à y goûter et à ne plus faire la sélection des différents aliments de ce plat. Je crois que le secret du succès, que nous pouvons réinvestir dans tous les repas, c’est la variété des ingrédients afin que l’enfant puisse faire des choix.
Faire des choix! N’est-ce pas important dans la vie? Nous ne nous rendons pas toujours compte que nous contrôlons la plupart des aspects de la vie de nos tout-petits. Je vous assure que nos relations avec eux sont beaucoup plus facilement harmonieuses lorsque nous intégrons cette notion de choix dans leur quotidien. Et les choix dans l’alimentation sont nécessaires pour amener les enfants à développer de saines habitudes. Pour en revenir à notre fameuse moussaka, si nous présentions seulement les aubergines-grillées-un-point-c’est-tout, l’enfant risquerait de n’éprouver aucun plaisir dans la découverte de ce nouvel aliment. Mais puisque qu’on y retrouve aussi des tomates, de la viande hachée et de la sauce béchamel, il existe un éventail de choix qui fait plaisir au désir d’autonomie de nos petits êtres en croissance.
Variété
Continuons avec notre dîner de moussaka pour explorer la notion de la variété. La variété dans l’assiette est tout aussi importante que la variété d’un jour à l’autre. La variété dans l’assiette permet à l’enfant de choisir et de mettre l’accent sur ses préférences. La variété au quotidien amène l’enfant à développer un éventail plus large de goûts et donc, de pouvoir offrir à son organisme une plus vaste source de nutriments nécessaires à sa croissance et à son développement global.
Voici la structure du repas du dîner chez Hibouge et Bilingo. Il débute avec des crudités, une salade composée ou une soupe aux légumes. On alterne parce que c’est plus amusant! Le plateau de crudité déborde de choix et de couleurs. Chacun peut choisir les légumes qu’il souhaite manger. Certains ont déjà leurs préférences, tandis que d’autres explorent au fil des jours et découvrent de nouveaux légumes qui leur plaisent. C’est un beau moment pendant lequel l’enfant doit apprendre à attendre son tour, a l’occasion d’exprimer ses choix, intègre du vocabulaire et des formulations en anglais, etc.
On passe ensuite aux choses sérieuses : le plat principal! Encore un fois, on présente des choix. Toujours avec notre fameux exemple de la moussaka, il y a de la salade grecque. L’assiette de l’enfant est donc composée d’une petite portion de moussaka et d’une petite portion de salade grecque. On invite l’enfant à goûter aux différents aliments sans insister. Plusieurs stratégies peuvent être utilisées pour amener un enfant à vouloir goûter. Ce n’est pas rare que j’entende une éducatrice dire à un enfant : « Regarde dans ta salade, il y a des concombres. Ce sont les mêmes concombres que ceux que tu aimes en crudité, mais ils sont simplement coupés différemment. » Et voilà! L’enfant ne peut plus résister à l’envie de se régaler de cette fameuse salade-grecque- aux-concombres-coupés!
Et parce que le confort de la routine fait toujours du bien, on termine le repas avec une petite portion de compote de pommes maison. Comme ça, on s’assure que tous les petits bedons sont bien remplis. Même ceux des amis qui auront un peu moins aimé le menu du jour ou qui auront fait preuve de moins de témérité dans la découverte!
Les petites portions
Il est nécessaire de prendre l’habitude de servir des petites portions. Premièrement, parce que cela peut apeurer l’enfant de se retrouver devant une tâche insurmontable. Deuxièmement, parce que l’enfant pourra choisir ce qu’il souhaite dans son deuxième service. Troisièmement, parce que cela facilite l’apprentissage du respect de la sensation de satiété. Cette stratégie a donc plusieurs objectifs. Elle permet d’éviter le gaspillage alimentaire contre lequel on fait tant de publicité et elle permet à l’enfant de faire des choix, ce qui est essentiel au développement de sa personne.
Mais attention! Petites portions ne veut pas dire à l’infini. Effectivement, après la deuxième petite portion de ce qu’il aura choisi, vous pouvez inviter l’enfant à identifier son niveau d’appétit. Je vous donne un truc qui aide beaucoup. Je vous invite à le faire patienter quelque temps avant de le resservir. Vous pourrez, par exemple, lui dire que vous souhaitez manger la moitié de votre assiette avant de faire son deuxième service. Vous lui montrerez que vous avez aussi besoin de vous occuper de votre appétit, il apprendra ainsi à patienter et à diminuer son rythme, chose que même les adultes ont de la difficulté à faire. Ces quelques minutes d’attente (qui peuvent être utilisées à échanger sur les différents événements de la journée) aideront à l’apprentissage du respect de la sensation de satiété. Il est impossible de reconnaitre cette sensation lorsque les aliments sont ingérés trop rapidement. Et une fois descendus dans l’estomac, quelle sensation désagréable de trop plein!
Plaisir et diminution des risques d’étouffement
Instaurer des comportements sécuritaires à table est primordial. Un enfant qui bouge sans arrêts et qui se tortille a plus de risque de s’étouffer. J’aime bien que les moments de repas soient agrémentés d’échanges. Cela ralentit le rythme et devient une activité agréable. L’enfant qui a l’occasion de communiquer et de s’exprimer pendant cette période de la journée aura moins tendance à prendre des grosses bouchées et à manger trop vite.
Un brin de folie! (une option vraiment pas obligatoire, mais que les plus fous d’entre-vous seront tentés d’essayer)
Je me rappelle qu’il y a quelques années, dans ma famille, nous avions adopté le rituel des jeudis fous. Cette idée était arrivée chez nous, je ne me souviens plus exactement comment, mais je sais que ce n’est pas moi qui l’ai inventée. Nous avons eu tellement de plaisir que c’est en écrivant ceci que je me demande pourquoi nous avons arrêté!
Le repas fou a les règles que vous décidez de déterminer. Le but est d’apporter un changement amusant à la routine habituelle. On peut, par exemple, décider de manger sans ustensiles, de manger assis sur la table, de nourrir notre voisin de table, etc. Tout ce qui est fou et qui vous semble acceptable peut être expérimenté. Attention de bien définir les règles et les limites au début du repas pour que les enfants connaissent les attentes et ainsi éviter les dérapages. Il faut aussi penser tout ça en fonction de l’âge des enfants et même les impliquer dans les idées et les modes de fonctionnement. Vous verrez que ça serait très drôle et vous en ressentirez les effets positifs!
Il sera beaucoup plus facile pour vous de faire respecter les règles quotidiennes si vous offrez cette occasion d’y déroger de manière structurée. 😉
J’espère que ces quelques trucs sauront vous inspirer!
Elyse xx
Élyse Gagnon-Pelletier
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